Ce titre volontairement provocateur évoque une problématique qui revient régulièrement au sujet des vignobles bio : peut-on éviter totalement les pesticides ? Bio ne suppose-t-il pas justement « sans pesticide » ? Qu’en est-il réellement ?
Des pesticides dans le vin bio : oui, mais…
Il s’agira de résidus de pesticides ! Soit des quantités bien inférieures à celles du vin non bio. Une étude de référence, souvent reprise et pas forcément bien, est celle de l’association Que choisir avait testé 92 bouteilles de vin, avec des prix et des caractéristiques différentes. Elle en avait déduit que ses résultats étaient « alarmants » : « Rouges, blancs, rosés, vins issus de l’agriculture traditionnelle, raisonnée ou même ‘bio’, quels que soient les vignobles, la totalité des 92 bouteilles analysées est contaminée.«
Il y a pourtant une distinction de taille : les quantités de pesticides. Oui, il y a des pesticides dans tous les vins, mais il y a une petite nuance entre des traces présentes et des substances utilisées sur tout le vignoble.
Des quantités très réduites
L’association Générations Futures a d’ailleurs publié un communiqué à ce sujet en 2013. Elle y explique clairement que :
- « la teneur maximale en pesticides des vins bio analysés est 33 fois plus faible que la teneur maximale des vins non bios«
- la teneur moyenne est d’ailleurs « 11,8 fois plus faible«
- la quantité est généralement très faible, au point de ne pas pouvoir quantifier les résidus. L’association Générations Futures avance une proportion maximale de « 7.31 %, soit 8 fois moins » que dans les vins non bio.
Le vin bio reste donc moins toxique que le non bio pour la santé (en quantités raisonnables bien entendu). Le raison fait partie des fruits les plus chargés en pesticides.
Les vignobles français toujours très chargés en pesticides
Alors que des pays comme la Nouvelle-Zélande ont bien progressé sur le plan des vins bio, et de qualité, la France est un peu à la traîne, même si le vin bio se développe.
Il faut prendre ne compte que les normes sont plus sévères en France que dans bien d’autres pays, concernant le type de produits utilisable. La France reste néanmoins le premier utilisateur en Europe de pesticides, dont 20 % sont consacrés aux vignes pour un total d’environ 10.000 tonnes de pesticides selon Que choisir.
Sur le terrain, tout agriculteur non bio va avoir l’obligation par le Ministère de l’agriculture, de traiter les vergers, les légumes ou les vignes contre une maladie ou un parasite sous peine que les prix d’achat soient faibles. En cas de problème conséquent (ravageur) le traitement va s’étendre au bio (ce qui avait amené quelques problèmes récemment).
Dans un second temps, il faut aussi réussir à convaincre les viticulteurs qu’ils peuvent faire évoluer leurs pratiques tout en n’ayant pas de baisser de qualité, en baissant (au minimum) le taux de pesticides utilisé.
Soit faire comprendre que des campagnes, organisées parfois même par l’État, présentaient les produits phytosanitaires comme une bonne chose même s’ils présentaient des dangers pour l’environnement et la santé, y compris celle des viticulteurs eux-mêmes. La propagande se fait même dans les lieux de formation.
Possédez-vous une vigne ? quels soucis avez-vous pu rencontrer ?
Vos pratiques vis-à-vis des pesticides ont-elles évolué ?
*
Normal qu’il y ait des pesticides dans certains vins bio, puisque de toutes façons, si dans les champs à côté il y a des pesticides, il y a obligatoirement une contamination. Mais de toute façon il y en aura moins que dans le vin non bio…
l’année dernière une pétition était sur le web pour soutenir un viticulteur bio
on l’obligeait à traiter ses vignes
« Le vin bio reste donc moins toxique que le non bio pour la santé » ?
Prétendez-vous – ou insinuez-vous – que le vin est toxique à cause des résidus de pesticides ?
« La France reste néanmoins le premier utilisateur en Europe de pesticides » ?
C’est fatiguant ce marronnier pour journaliste fatigué et cossard. Oui la France… En partie parce que nous avons un grand vignoble et un grand verger. La France n’est pas le plus grand utilisateur quand on ramène les tonnages à l’hectare cultivé. Et, cela vous surprendra, le « bio » est grand consommateur de pesticides en vigne et en verger, en soufre et en cuivre… le cuivre étant très nuisible pour l’environnement.
« Sur le terrain, tout agriculteur non bio va avoir l’obligation par le Ministère de l’agriculture… »
Où avez-vous vu ça ? Il peut y avoir des obligations, et elles s’appliquent à tout le monde.
D’où sortez-vous vos chiffres ? Etayez, argumentez, SVP. Trop facile d’avancer n’importe quoi sans fondement !!
Voici les miens :
la consommation mondiale de pesticides
Le marché mondial représente environ 40 milliards de dollars et à peu près stable depuis les années 2000.
– Les Etats-Unis sont le premier consommateur mondial de pesticides, suvient l’Inde, la France, 1er consommateur en Europe, puis l »Allemagne. Malgré les recommandations du Grenelle de l’environnement, la France est toujours championne de l’utilisation des produits phytosanitaires en Europe. On trouve des insecticides, herbicides, fongicides partout, y compris dans notre environnement.
– Le Japon utilise 12 kg et est le 1er consommateur de pesticides à l’hectare, l’Europe, 3 kg, les Etats-Unis, 2,5 kg, l’Inde, gros producteur, 0,5 kg/ha
En Europe et en Amérique du Nord , les herbicides représentent 70 à 80% des produits utilisés (notamment à cause de la forte augmentation des cultures de maïs) tandis que sous les tropiques, 50% des produits appliqués sont des insecticides. La diversification des cultures, avec l’amélioration du niveau de vie dans certains pays, modifie également cet équilibre, ainsi la Chine a converti l’équivalent de la surface de l’Angleterre de rizières en cultures maraîchères, entraînant une diversification des produits mis en œuvre.
La consommation mondiale de pesticide est en augmentation constante depuis les années 40, passant de 0,49 kg/ha en 1961 à 2 kg/ha en 2004. 20% de la surface totale des Etats-Unis, 35% de celle de la France, sont soumis à des traitements.
Les pesticides et la santé
3 millions de personnes sont intoxiqués au pesticides chaque année. Selon l’OMS entre 20.000 et 200.000 décès sont dus aux pesticides chaque année.
Et si vous allez sur le net, vous pouvez consulter de nombreuses études allant dans ce sens. Sauf si vous ne voulez pas les voir….
Vous êtes actionnaire chez Monsanto ou Bayer ?
Eh oui, MONSANTO est partout et a encore de beaux jours devant lui, grâce à tous les bons à rien qui j’espère s’empoisonnent avec leurs pesticides, insecticides, engrais et OGM…
Nous sommes en France les plus gros utilisateurs de pesticides.
Mais si vous parlez avec des agriculteurs ils vous expliquent qu’ils savent, comme les politiciens , ils savent…On voit les résultats.
Et les autres pays alors, ils en utilisent de moins en moins, comment font ils? C’est surement des incompétents, hein!
Comme disait Albert: Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé.
Vas-y Ségo, depoussière moi tout ça!
Doit-on vraiment répondre à quelqu’un qui, parce que son idéologie est mise en charpie, ne peut s’empêcher de demander à un commentateur s’il est actionnaire d’une multinationale des variétés et des semences ou de l’agrochimie ?
Vous pouviez chercher un peu plus loin que le Planétoscope. Et aussi indiquer votre source.
Du rapport d’information n° 42 (2012-2013) de Mme Nicole Bonnefoy, fait au nom de la Mission commune d’information sur les pesticides, « Pesticides : vers le risque zéro » :
« La France se situe au troisième rang mondial pour la consommation de pesticides, derrière les États-Unis d’Amérique et le Japon, et sera bientôt rattrapée et dépassée par le Brésil. Cette situation s’explique notamment par l’importance de la surface agricole utile (SAU) de la France, qui est au premier rang européen, avec près de 30 millions d’hectares de surface agricole cultivés, dont 18 millions d’hectares de terres arables42(*).
Mais cette situation s’explique aussi par les caractéristiques propres de l’agriculture française, qui est fortement utilisatrice de ces produits. Si l’on considère la quantité de pesticides consommée à l’hectare, la France ne se classe plus qu’au 3ème rang européen, après les Pays-Bas et la Belgique, mais se situe tout de même avec le Portugal et l’Italie dans le groupe des cinq États membres de l’Union européenne les plus consommateurs de pesticides rapportés aux hectares exploités et représente, à elle seule, environ un tiers des tonnages consommés. »
Un petit coup d’oeil sur l’Observatoire des pesticides se recommande aussi. La page « Le marché français » comporte un graphique distinguant les produits de synthèse des cuivre et soufre. Ces deux derniers sont principalement utilisés en viticulture.
La viticulture ? Quatre pour cent des terres cultivées en France, vingt pour cent des produites phytos.
Pour moi le bio est une foutaise et une arnaque, parlons plutôt de culture raisonnée, nous serons plus prés de la réalité.
C’est la culture raisonnée qui mérite les appellations que vous appliquez à la culture biologique !!
Comment pouvez gober que des agriculteurs qui ne se posent même pas de questions lorsqu’ils sont obligés de porter des combinaisons pour manipuler les produits dont ils arrosent leurs champs, vont pratiquer une « agriculture raisonnée » ? MOUAH AH AH AAHHHH
Il y a des agriculteurs et des maraîchers qui se tournent vers le bio par opportunisme certes, et qui fraudent, aussi, mais ils sont (heureusement !) minoritaires et moins dangereux que les gros céréaliers qui inondent leurs champs de produits chimiques, main dans la main avec le lobby pétro-chimique et les aides de la CEE (nos impôts servent à nous empoisonner et à en enrichir quelques uns au passage !)
Et lorsque l’on porte une accusation « le bio est une arnaque », on étaie un peu son assertion, on argumente, sinon on n’a aucune crédibilité…..
Bien sûr qu’il y a des traces de pesticides dans le vin bio !
Les vignes bio ne sont pas cultivées dans une bulle !
Et c’est bien là le problème de toute la pollution de la planète, ceux qui veulent changer et améliorer les pratiques doivent tout de même subir les dérives des autres qui pour le moment, sont largement majoritaires mais ce n’est pas une raison pour abandonner.
Sur ce terrain-là, Que Choisir est vraiment « toxique ». J’avais arrêté de l’acheter à cause d’enquêtes comme celle sur la vigne, qui décrédibilisent sans discernement tous ceux qui font des efforts environnementaux, argument dont s’emparent aussitôt les différents lobbies, au motif de protéger le consommateur qui, soit-disant, paye plus cher pour rien…
Le mieux est toujours l’ennemi du bien !
« » »Alors que des pays comme la Nouvelle-Zélande ont bien progressé sur le plan des vins bio, et de qualité, la France est un peu à la traîne, même si le vin bio se développe. » » »
La France finit par être à la traîne dans tous les domaines. Il est bien fini le temps où le modèle Français était cité en exemple. Nous finirons bien par être le tiers-monde à ce régime-là!
Il est plus que temps de revenir aux anciennes méthodes et assainir la santé des Français. La sécu nous coûterait moins cher,… bon à condition que le monde entier ne vienne pas se faire soigner gratos sur notre dos!
Une teneur de 7,31%… soyez sérieux, il y a un « petit » problème d’ordre de grandeur là, non ?
Je n’ai pas trop compris moi non plus ou peut-être que je ne préfère pas comprendre. Il y aurait 7,3% de pesticides dans les bouteille de vin bio?
J’ai bien relu comme vous 7,31% soit 8 fois moins que dans le vin non bio. Donc, dans du vin non bio, vous avez plus de 58,48 % (+++ ou -) de pesticides et 41,52% de vin… Eh bah, et avec ça, la santé va bien????